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Adan Brock - Why ?

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Adan Brock - Why ? Empty Adan Brock - Why ?

Message par Invité Lun 8 Oct - 13:31

Spoiler:



Adan Brock - Why ? 555510

POURQUOI MOI ?


Je flotte, je suis en pleine exaltation. Quelle plénitude...
1982. J'aurai préféré que cette année n'existe pas. Ça y est, j'ai mal. Encore. J'étais si bien.
Pourquoi?


Mais cette fois-ci, plus que d'habitude, je souffrais. Il est là, il m'étrangle. Je crois que je meurs. Je ne lui ai rien demandé. Mais il continue. J'aimerais crier, mais je n'y arrive pas. Il va réussir, et je vais mourir. Enfin. Il me bat.
Je suis impuissant, je ne peux pas me défendre. J'aimerais tellement tout comme je ne le veux pas. Et il continue, sans pitié.

Je ferme les yeux, j'arrête un instant de vivre. C'est fini.

Je suis aveuglé, il y a quelque chose face à moi, je suis obligé d'ouvrir mes yeux. Un sentiment de peur envahit mon esprit. Je vais crier. Je crois que j'ai réussi.

«Bienvenue sur terre, jeune homme».


La vie n'est qu'une ligne sur laquelle on marche, semée de péripéties et non pas de chapitres...

Un des plus grand drame de ma vie allait arriver, parmi les nombreux précédents.
Je ne m'en rappelle pas. Je le ressens. Amener ce récipient jusque là me rends fou. Je décide alors de me coucher ; là, à même le sol. Quel idiot je fais. Je n'avais jamais, jusqu'à aujourd'hui, touché à ça.  Elle me gêne mais elle est si utile.
Arrête ce massacre. Non, je ne peux pas. Je l'attrape, gardant ce récipient empli de bonheur et de sensations fortes à ma gauche. Elle est dans ma main droite. Je sors. Cet ahuri est face à moi. Pourquoi fuit-il ? Il a peur de ma main droite. Je le savais. Mais c'est si bon.
Je ne demande rien, mais il vient. Va t'en, tout cela est de ta faute. Le voilà. Aidez-moi.

«Lâchez ça, Brock, dit-il expressément, l'air agacé. Il se retourne vers l'imbécile qui fuit. Partez, vous. Faites ce que je vous dis.»

Je m'en vais. Quel réfractaire je fais. Je suis toujours dans une position extraordinaire. Non pas physiquement, c'est si physiologique...réellement nécessaire. Je ne m'en rappelle pas. Je suis frustré, en colère. J'ai envie de le tuer. Qu'il s'arrête. Qu'il s'en aille. Mais au fond.

Je suis traversé intérieurement par un bruit sourd. Le silence reprends place durant quelques secondes. La même voix répète :

«Descendez»

J'obéis. Je ne sais plus, je suis perdu. Moi, perdu ? Je suis un idiot. Comme eux. Et comme lui, au fond. Il regarde fixement devant lui, derrière cet objet opaque. Peut-être aurait-il quelque chose à cacher ? J'aurais dû anticiper. Ces hommes vont me faire vivre mon enfer. Cet enfer que j'ai tant attendu, mais que je regrette.

«NON...»

Je préfère regarder droit devant moi, les mains derrières le dos, humilié tel un criminel. Il accélère, silencieux, sans prêter attention une seule seconde à moi. Je sais qui c'est. Mais je ne l'espère pas. Il va de plus en plus vite. Nous allons mourir. Il continue sa route, quelle infamie. Un instant, je baisse la tête. Je ressens un tourbillon à l'intérieur de moi-même. Je crains le pire. Non, quand même pas, pas moi. Enfin. Il s'arrête. Cet imbécile me fait descendre de la voiture violemment, en profitant pour me violenter. Je viens de prendre un autre coup... « Parce que les États-Unis d'Amérique le veulent ». Quelques secondes plus tard, guidé, je me retrouve face au vide. Je regarde devant moi, je préfère ne pas voir ce qui m'attend. Cet enfer que je subis. Je me retourne.

« Vous avez fait cinq erreurs. J'ai parlé. Vous être rendu ici. Faire cela devant un homme. Votre minable discrétion. Votre ultime erreur aura été d'être intervenu publiquement. »

Le voilà. Non...pas lui. Comment ces deux hommes ont-ils pu l'emmener ici. Je crois qu'ils savent. Il le savait, pas lui. J'étais pitoyablement attaché à une voiture, au bord du vide. Queenan se tenait face à eux et face à moi. N'avance pas espèce de con. L'homme casqué se tient devant moi. Non... je suis lamentablement jeté dans le vide, retenu par une chaîne. J'ai mal. Ferme la. A quoi bon te lamenter à part leur faire plaisir. Il ne réagit pas. Je me tais, je ne veux rien entendre ; je veux partir. Loin. Ça y est, la douleur s’estampe, je suis face aux trois individus, deux d'entre eux sont face à celui en qui j'ai le plus confiance. La réciprocité n'existe pas. Pourquoi ? Peu m'importe. J'ai mes propres convictions. Je croirais entendre cet idiot se tenant à côté de l'homme au chapeau. Abruti dans sa voiture deux places, noire. Quelle envie j'avais de le tuer. Il a joué de moi, il a joué de lui. Le silence règne, la tension est lourde et insupportable. Le silence se brise.

«Chhh, mmmmh »

Il s'avance. Non, il n'oserait pas. Il l'a fait. Queenan se repends au sol lamentablement. Je ferme les yeux quelques secondes, inspire profondément. Comme si de rien n'était, l'abruti venant de le poignarder s'avance. J'avance. Il avance. J'avance. Il me passe devant. J'aurais du tous les tuer. Ils venaient de mettre en péril mon avenir, et le siens. L'être m'étant sûrement le plus chère sur cette foutue planète. Allons-nous en, s'il vous plaît. Le silence s'absente. Il fait place à quatre coups de feu. Cet imbécile avait tiré. Je lève ma main droite, mon index touche la détente. J'appuie. Le silence qui s'était installé après ce bruit sourd strident traduisant une mort certaine se brise de nouveau ; j'avais tiré, moi aussi. Allez au diable.

Je m'en souviens...

«Je jure solennellement de protéger mon pays contre ses ennemis intérieurs et extérieurs et d'utiliser les moyens qui me sont conférés par ma propre nation dans le seul et unique but de sa défense. Dieu m'en est témoins.»

J'ai la main droite levée, je fixe ce qui se trouvait face à moi. Un drapeau, le banal drapeau des États-Unis d'Amérique mais si symbolique. Un autre se trouvait à côté. Il était bleu. Mais je n'arrivais pas bien à visualiser le sceau s'y trouvant. En fait, je le savais, mais je préférais ne pas trop y penser. J'étais excité à l'idée de m'être engagé là-dedans. Je deviens l'homme que j'ai toujours voulu être. L'agent m'invite à sortir. Je venais de faire serment. J'obéis.

Lorsque je sors, un homme se trouve face à la porte, il me fixe durant quelques secondes et me bloque le passage. J'hésite à le pousser pour avancer. Il lève sa main droite en l'air, je commence à croire qu'il va me frapper – c'est monnaie courante ici, soit tu exécutes, soit on te frappe, soit tu la fermes, soit on te tue – mais non, il me tape l'épaule amicalement. Je le regarde alors d'un sourire forcé pour ne pas paraître offensé, alors qu'en fait, je trouvais ce personnage idiot. Il me demande de le suivre, alors j'exécute. Son badge portait l’initial «SPROB2», j'étais en probation, et S signifiait sûrement superviseur. C'était donc initialement mon supérieur...pauvre de moi.

J'avance alors et je traverse un long couloir sans fin. Au bout de ce couloir, une porte. L'homme m'invite à entrer. J'exécute. Une pièce vide et froide, et deux portes à gauche. L'homme me demande de choisir une porte. Je réponds instinctivement à droite. Pourquoi ? Peu m'importe, je devais entrer. Au moment où je m’apprête à entrer, il m'arrête. Il lève de nouveau sa main droite mais en direction de mon bassin, avant de me lancer un sourire mesquin. Sa main contenait une arme. Je la saisie puis, sans gêne, entre dans la salle. Refermant la porte, la pièce est noire. Je ne sais pas où je suis mais cette arme devait sûrement signifier que j'ai tout intérêt à me faire petit. J'aperçois une lumière, je lève mes deux mains, fermement accrochées à mon arme. J'ai peur. Nom de dieu... J'avance alors lentement vers la lumière, sans dire un mot. On aurait tendance à dire «Qui est là?», mais on nous avait appris à la fermer et à se démerder avec les moyens du bord, sans personne «AUTONOMIE IMBÉCILE» qu'il gueulait l'autre fois. La lumière s'éteint puis se rallume. J'entends un bruit. Une chaise venait de grincer, comme si quelqu'un venait de se lever.
Le silence de tension qui régnait se brise alors d'un coup d'éclair «PAN..........».

Mon index s'approche de la détente. Je ferme les yeux. Il est trop tard. Quelques secondes s'écoulent. Le silence est maître dans cette pièce si froide. J'abaisse mes deux mains vers le sol. Je dé-saisis alors lentement mon arme, lâchant celle-ci sur le sol. Mes mains sont libres. Je crois que j'ai mal. Oui, une douleur insupportable. Je dirige ma main droite au niveau de mon bassin. Je crois que je saigne. La lumière fait brusquement apparition dans la pièce, je suis éblouis. Je ferme les yeux, puis les ouvre en alternance, de manière à prendre habitude à cette lumière. Devant moi, quelque chose me gêne. Un homme. Il porte une longue veste noire. Son visage porte une cicatrice sur la joue droite. Je suis toujours, main sur le bassin, abaissé légèrement de part la douleur que je ressens. Je vois alors apparaître l'homme de plus en plus près : il s'approche de moi. Son pied balance alors mes jambes, me faisant lamentablement chuter au sol. Je crispe mon visage et serre les dents, je crois que je vais mourir. La main de l'homme est armé. Une arme russe. D'ailleurs, cet homme avait tout d'un russe. Son visage le traduisait.

Je suis au sol. Sa main se pose contre ma tempe. Il est armé et il va m'abattre. Non, je ne peux pas partir comme cela. Je n'ai qu'un choix : vivre ou mourir. J'ai peur. Comment cela peut-il m'arriver, ici... L'homme dégage son index sur la détente. Il murmure alors quelques mots incompréhensibles. Je ferme les yeux. Je lance alors un soupire lourd. Je pose mes deux mains sur le sol, lentement, me rendant. L'homme presse la détente.

Trop tard. J'ai levé ma main droite. Son arme est dégagée. Elle est face à moi. Par terre. Alors qu'il tente de me donner un coup, je décide de m'avancer. Je prends un coup dans les cotes. Je ferme de nouveaux les yeux. Et comme si la vie tenait à moi, je réussis à sentir quelque chose sur le sol. Je tente de glisser mon pied droit sous les pieds de l'homme, il chute violemment sur le flanc. C'était du carrelage semble t-il. Je l'entends murmurer de rage. Je saisis ce qui semblait être une arme. Lève ma main, décidé, en direction du murmure puis je presse la détente. Une succession de quatre tirs retentissent. Je sens quelque chose me sauter à la figure.

J'ouvre les yeux. Il était là. Allongé sur le sol. Son visage était criblé. J'avais tiré. Je lève alors ma main libre pour essuyer ce qui me gênait. Du sang. Mon dernier tir avait atteint sa gorge. La giclée est terrible. Les murs sont repeints d'une couleur claire, rouge, et je ferme de nouveaux les yeux. J'entends la porte s'ouvrir. J'ouvre les yeux. Quatre hommes étaient là. Ils saisirent le corps inerte de l'homme que je venais de tuer. Ils disparaissent, sans un mot, avec lui. Je suis alors seul, les yeux fermés, assis contre le mur, en sang. Je souffle. Les mots «russe» et «meurtrier» retentissaient dans ma tête. Je m'écroule, je tente de rester les yeux ouverts, en vain.

J'ai l'impression de flotter. Comme si, mon âme et mon corps étaient séparés. Je ne vois rien. J'entends autour de moi deux voix. Je préfère me taire et rester dans ma bulle. Cette bulle m'offrant une plénitude merveilleusement bonne. Alors, je me tais. Les minutes passent. Je n'arrive pas à m'endormir, parce que je ne veux rien savoir. Mon ventre me fait mal. J'avais aussi mal au bassin. Incapable de réagir. Mon estomac s'agite. Et je sens quelque chose couler de mon nez. Quelque chose me force à lever. Moi-même, en fait. Je me tourne à droite. Je n'ose même pas imaginer ce qui venait de sortir de mon ventre. Par la même occasion, j'ai mal au nez. Je me décide à ouvrir les yeux. Les deux hommes sont face à moi. Ils étaient en fait quatre. Seulement, les deux autres étaient à la porte. Une porte métallique. Ils restaient impassibles. Les deux autres hommes, face à moi, me regardent. Ils sourient. Derrière leurs lunettes. Je saigne du nez. Le premier homme, un peu plus grand que le deuxième et plus imposant, lève sa main droite en ma direction et me pousse. Je m'écroule de nouveau sur le lit. Je n'ai plus de force.

« Vous êtes au service de notre intérêt, Monsieur Brock. Vous êtes l'auteur d'un meurtre. Il serait malencontreux de finir en détention, pour cela »

Je reste silencieux.

« Notre intérêt est la loi et le seul respect de la loi. La loi par des méthodes que vous pratiquerez toujours et jamais. Ces méthodes, ce ne sont pas celles que vous avez appris à La Ferme. Elles sont officieuses. Et vous avez été choisi. Ne me demandez pas pourquoi, je ne le sais pas. Vous servirez notre intérêt, celui des États-Unis d'Amérique. Vous êtes le protecteur parmi tant d'autres de notre nation. Vous n'êtes pas un héros. Vous êtes un Homme. »

J'entends cette voix bourdonner. Ma seule réponse fut un long souffle accompagné d'un mot que je n'aurais jamais dû prononcer.

« Compris ». Je ne peux m'empêcher de rétorquer « J'ai mal. ».

J'entends alors deux personnes rires.

« Vous aurez constamment mal à partir de maintenant. Vous vous êtes engagé pour un objectif précis. Cet objectif est composé de plusieurs autres objectifs. Et vous êtes tombé dans un objectif que vous n'auriez peut-être jamais préféré entendre parler. Mais vous ne choisissez pas. Vous ne choisissez plus. Nous choisissons. Maintenant, reposez-vous. Vous partirez. A 5h30. Vous êtes envoyé à Washington. De là-bas, Langley se chargera de vous. Il vous reste 1h30 de sommeil. Il est 4h du matin. Bonne chance, Monsieur Brock. »

Je ne sais pas quoi dire. Je savais bien qu'il fallait que cela arrive. Je me suis engagé là où personne ne veut s'engager. Quel con. La porte claque, je fixe le plafond. Le petit lampadaire au fond à droite de cette salle rectangulaire et froide s'éteint. Je ferme les yeux.

Un homme. C'est ce que je vois. Tout ce que je vois. Il me regarde. Il porte des lunettes. Son visage est sombre. On ne distingue pas ses yeux. Il lève d'un geste très vif sa main droite. Il la dirige vers la porte puis y isole son index. Je dois me lever. J'obéis. Je suis dans des habits que je ne connais pas. Une veste, penchant bleu foncé, voire noir. Et un pantalon, lui aussi noir. Je ne distingue pas mes chaussures. L'homme s'avance devant moi. Il me tend quelque chose. Ce sont des lunettes. Interrogatif. Je pose ma main dans la sienne, et je récupère les lunettes que j'ajuste.

« Protéger vos faiblesses. Lire dans vos yeux est d'une simplicité extrême. Alors devenez un mur. Ne les perdez jamais. »

C'est en silence que j'avance. Je passe la porte. Je me retrouve avec l'homme derrière moi, dans la même pièce que j'avais emprunté il y a de cela vingt-quatre heures. En silence, il s'avance. Je le suis. Nous traversons un couloir, les murs sont blancs. Il s'arrête alors face à une porte. La seule de ce côté, à gauche. Elle est aussi blanche. Si je n'y prête pas attention, je ne la remarque pas. Il l'ouvre. Un faisceau lumineux vient traverser mes yeux. Je suis quasiment aveuglé. C'est en réalité la lumière du jour. Trop longtemps, que je ne l'avais pas vu. Je passe le seuil de cette porte. Devant moi, un autre mur. Je suis dans une petite cour. J'entends le bruit d'un moteur. Une camionnette, grise, passe devant moi. L'arrière de cette camionnette s'ouvre. Je suis poussé à l'intérieur.

Les heures s'écoulent. En fait, cela ne fait que quelques minutes, peut-être trente minutes, que je suis dans cette camionnette. J'entends des oiseaux. Probablement dans une forêt. Puis, la camionnette s'arrête. On entend des hommes crier à l'extérieur. On entend deux chiens aboyer, peut-être trois. La camionnette reprends sa route. Nous nous stationnons, il me semble. Le moteur s'éteint. Lorsqu'un homme ouvre la porte arrière, la lumière vient de nouveau déchirer mes yeux. Je sors. Autour de moi se trouvait un long et grand parking. Et autour de ce parking, une forêt. Il n'y avait personne. Si, des hommes avec une casquette noire et un uniforme. Un uniforme noir. Il n'y a aucune inscription. L'homme qui était en réalité le conducteur, me demande sans un mot et indirectement de m'en aller. Il repart. Je suis ainsi emmené par moi-même à l'intérieur du bâtiment se trouvant face à ce même parking.

Je traverse différents dispositifs de sécurité. J'entre alors dans une partie du bâtiment. Une femme s'approche de moi. Elle me regarde. Je la regarde. Elle me sourit. Elle baisse la tête.

« Monsieur Brock. Vous étiez attendu. Vous êtes affecté au service concernant les dangers venant de l'extérieur traversant nos frontières ou bien menaçant de les traverser. Je vous invite alors à me suivre. »

Nous traversons une quinzaine de bureaux, alignés, avec des individus concentrés sur leur écran qui ne prennent même pas la peine de lever les yeux. Cette femme était mon patron. Nous entrons dans une petite pièce. Il y avait différents ordinateurs, des écrans, dont un ressemblait étrangement à un village. Il y ait écrit « Afghanistan. LATI... ». Je suis interpellé.

« Commençons. Un de nos anciens contact russe est en danger. Il est entré sur notre territoire cette nuit à quatre heures. Il loge dans un hôtel luxueux en plein Washington DC. Sa couverture a été compromise alors qu'il était en contact avec un de nos agents. Votre rôle, Monsieur Brock, est d'aller récupérer les informations manquantes. Une fois que vous les aurez, vous ferez en sorte qu'il ne puisse plus rien dire. »

Je reste interrogatif mais conscient. « Avec mes propres mains ? ». La patronne sourit. Elle me regarde l'air amusé.

« C'est cela. Monsieur Brock, vous êtes l'agent de terrain de notre département. Bonne chance. »

Je suis silencieux et fixe les différents écrans entourant cette pièce. Les individus, probablement des bureaucrates, me regardent. Je les fuis du regard. Ils sortent. Je reste figé, sans réagir. La femme s'approche de moi. Elle me dévisage, puis tente de plonger son regard dans le miens. Mes lunettes me protégeaient de ce regard avide de sentiments.

« Vos exploits seront secrets. Vos échecs publiques. Il l'avait dit. ».


Il est 14h00. Je pousse la porte se trouvant face à moi. Un homme, vêtu d'un costume rouge, me sourit. Je reste impassible et m'avance. J'emprunte alors l'escalier principal de ce luxueux salon, où sont assis des individus bien habillés, goûtant au fruit d'un champagne. Je me retrouve dans un couloir. Plusieurs portes ornées de différents numéros. Je dois trouver le numéro 54. J'avance. J'emprunte un autre couloir, identique. Le numéro 54 est là. A ma droite. Je pose ma main droite sur la poignée et expire. Je ferme les yeux puis pousse la porte. J'ouvre les yeux et je découvre alors une chambre. Un lit. Un canapé. Sur ce canapé, un homme est couché, il me fixe. Il est étalé en robe de chambre. Je reste silencieux et m'approche à deux mètres de celui-ci. Il se lève brusquement.

« Vous prendrez un verre de champagne, non ?, dit-il en m'apostrophant.
- Je n'en vois pas la nécessité. Faisons ce que nous avons à faire. Maintenant.
- Vous prenez le dessus, enfin, vous essayez. Vous êtes toujours aussi froid à l'agence.
- C'est cela. Le dossier, s'il vous plaît. »

L'homme se dirige vers le lit, puis soulève le coussin. Je l'observe du coin de l’œil. Je lève la tête vers la fenêtre. L'homme gêne ma vue, il s'approche de moi et me tend le dossier, sans un mot. Je lève ma main droite et l'abaisse vers le dossier. Le silence se brise. Oh... une épaisse giclée rouge s'élance contre moi. L'homme face à moi est poussé en avant. La vitre se brise. Un bruit strident ne cesse de retentir. Je lâche lamentablement l'homme par terre, il chute, raide mort. Il venait d'être abattu de plus de cinq balles. Les balles continuent, ne cessant de pleuvoir. Je suis contre le mur, mais je suis toujours menacé. Les vitres se brisent, les éclats de verre chutent, au sol. Je ferme les yeux. Un vase est transpercé d'une balle et un bout de verre viens s'élancer à deux centimètres de mon oreille. Je crie intérieurement, surpris. Le dossier est là, devant moi, mais impossible de l'atteindre au risque d'être abattu. Je me lève alors vivement et m'élance en sautant jusqu'à la porte. Je place mes deux mains autour de ma tête. Plus rien. Quand tout à coup, j'entends un claquement. Je ne peux plus bouger.

Je suis dérangé par un bruit. J'ouvre, ou du moins je tente, d'ouvrir mes yeux. La lueur vient percer mes pupilles. Je suis sur une chaise, il me semble. Des hommes, autour de moi, et une femme. Celle qui, il y a à peine quelques heures m'a envoyé me faire tuer pour tuer. Elle est assise, sur un bureau. Derrière elle, des écrans. Tous animés, se trouvant sur pratiquement tous le sceau de ce qui représentait mon engagement. Ils sont tous silencieux. La femme entre-ouvre la bouche. Elle expire. Elle se retourne. Elle regarde les écrans. J'entends sa voix sévère citer :

« Brock. Vous avez fort bien réussi votre première mission. Vous partez. Je vous renvoie. Vous irez en Afghanistan. Le 05 août. Vous crèverez de soif et vous aurez lamentablement chaud. Vous ne saurez pas où vous partez maintenant. Ce qui est sur c'est que vous allez de nouveau commettre un meurtre. »

De nouveau. Cela raisonne dans ma tête...De nouveau. De nouveau. Pourquoi ?
Je me tais. Je serre les dents. Cette femme... j’enrage. Je n'ose pas la contredire. Pourtant, moi. Je n'ose pas la contredire. Adan Brock. Que suis-je ? Je le verrai bien. Je baisse la tête. Ma veste est tâchée de sang. Mon pantalon est déchiré. J'ai mal au bras. J'ai dû tomber. Ou bien...Je tourne la tête vers mon bras. Il y a un bandage, autour. Quelque chose de rudimentaire. Je ne suis pas à Langley. Je lève la tête vers elle. Elle me tue du regard. Je riposte alors.

« Je suis en Afghanistan. Nous sommes le 05 août. Il doit faire entre 28 et 33° dans cette salle. Il doit être huit heures du matin. Ces hommes vous ont trahis. Votre vœux de me soigner vous a trahi. Je suis navré, Madame. »

Elle sourit. Un regard insolent. Un regard amusé. Un regard aimant. Un regard curieux. Elle sourit de nouveau. Plus atrocement, cette fois-ci, un regard insupportable. C'est un défi qu'elle me lance. Je reste fixe, la regardant droitement. J'ai envie de lui crever les yeux. J'aperçois sa lèvre bouger.

« Dans quinze minutes. Un homme vous attendra à dix-huit kilomètres d'ici. Vous devrez l'identifier, il doit potentiellement être l'homme que nous recherchons. Nous ne pourrons pas vous dire si c'est lui, nous n'avons que l'extrait de sa voix. Lorsque sa voix sera audible, nous l'identifierons. Et alors, si la voix correspond, un drone sera envoyé sur votre position. Vous n'aurez qu'à sentir si oui ou non, c'est notre homme ; alors, vous devrez fuir. Mais, avant, vous devrez vérifier que le drone l'abattra bien. En clair, soit c'est lui, vous fuyez à temps et vous vivez. Soit, vous ne fuyez pas à temps et c'est lui, vous mourez. Vous connaissez la suite. »

Je ne cesse pas de la regarder.

Dix minutes sont écoulées. Je suis dans une pièce. Il fait chaud. Je ne distingue rien. Cette pièce est noire. Je tiens dans ma main gauche une feuille de papier, blanche. C'est ainsi que je dois amadouer l'imbécile qui viendra. Trois minutes s'écoulent. Je reste droit, net. Puis une autre minute. J'entends des pas. Ceux-ci s'approchent de moi. Je me tais et attends. Je ne risque rien. Le pire des cas serait de mourir tué par un explosif. Ces pas proviennent d'une femme. J'en suis sûr. Je sens son souffle. Là, je le sens. Elle possède un parfum que je connais. Je sens se poser sa main droite contre mon épaule. Puis, je distingue quelques mots.

« Je suis désolé, Monsieur Eiden Brock »

Je sens ce souffle froid et ces mots qui viennent me hanter. Je ne réagis pas, je devrai, peut-être. Je suis bloqué sur moi-même et il m'est impossible d'agir. Pourquoi ? Il me suffirait de me retourner, de mettre à terre cette femme et de m'en aller. Mais ce serait faire échec à ma mission. La mission que cette femme m'avait donnée. Ça y est. Je sais qui est dans cette salle. Une minute s'écoule. La lumière s'allume. Elle est allumée par un homme. C'est un Américain. Je ferme les yeux. J'espère qu'il ne parlera pas.

« Le dossier. »

Trop tard. Mon oreille est occupée à présent par un sifflement aiguë. L'analyse de la voix de cet homme venait d'être faite. Je tourne des talons et fait volte-face à ce qui fut le mur se trouvant derrière moi. J'avance d'un pas. A partir de ce sifflement, il ne me reste que soixante dix-huit secondes. J'avance de nouveau. Puis, j'entends un bruit sourd. Je suis figé par ce bruit, surpris. Je me retourne. Je découvre ce qui restera la simple image de mon enfer. L'homme git au sol. Je n'ai pas pris le temps d'analyser ses habits. Je me rends compte que cet homme. Cet homme. Cet homme est un militaire en uniforme. Battant illégal pour les intérêts de mon gouvernement. Je lève les yeux, quittant le cadavre de cet homme abattu d'une balle dans la tête. Je découvre alors une femme. Cette femme. Cette femme est celle qui m'a envoyé ici. Elle me regarde d'un sourire insolent et satisfait. Sa main droite est dirigée vers moi. Sa main droite est armée. Son index est sur la détente. Son arme est dirigée vers ce qui semblerait être mon cœur. Je vois son index pousser la détente. Mais, un bruit sourd vient déranger son opération. J'aperçois d'abord le canon de son arme être lâché et expulsé en avant, puis vient alors le tour de son corps. Une poussée explosive s'approche d'une rapidité extrême, qui pourtant me semble si long. Le temps pour moi s'arrête. Je me retourne et saute. Je saute. Mais je ne sais pas où. Je suis projeté, dans mon élan et à l'aide de cette explosion, loin. Mon seul souvenir est cette image. Mon enfer. Mon engagement. « Tssssssssssssssssschi............ ».


Cet homme est mort. Cet homme est fin. Cet homme souffre.
Et moi aussi. Je m'étrangle. Une fois de plus, je ne respire plus. Je suis entraîné dans un état second. Je me sens emporté vers le sol. Écroulé. Et bientôt écroué. Je lève la tête. Je regarde, encore, droitement.
Puis le sol s'absente. Je suis plongé dans une eau froide. Tout comme le sol, je m'absente. Je n'ai pas tenu mon engagement. Je lui devais protection. Et je lui doit toujours. Emporté par le tourbillon de cette eau gelée, je m'efface.
Elle crie « Adan ». Je souhaite simplement disparaître. Pour mieux ré-apparaître.

D'une droiture parfaite, je me range. Ici, dans ce lieu ou les décès sont comptés.
Je n'entend rien, mais je pressens. Je le sais. Je n'agis pas. Expirant, inspirant. Soufflant, soupirant. Pourquoi ne pas savoir ce qui me retient ? Ce qui me retient de faire ce que je devais faire. Peut-être est-ce mieux ainsi. Cet homme n'est pas mort. Il le sera. Je ne fais toujours rien. D'un bruit sourd et matériel, j'agis. Et vois-je cet homme. Cet homme est mort. Et lui. Ce funeste homme, à côté, fuit. Lâchement. Encore. Je viens en quelques secondes de perdre un but. Une destinée.
Et surtout. Surtout. Un être cher.

Décidé, je sors. Je ne laisse tomber personne. Mais lui va tomber. Tenant entre mes mains mon bourreau. Il est de dos. Mais ne tardera pas à tout changer. Je vocifère. Je l'apostrophe. Pour mieux lui faire comprendre.
Et je tire. Un. Il ne s'arrête pas. Deux, trois, il se retourne. Quatre, il me regarde. Et cinq, je coupe court à sa situation. Il s'abat au sol et moi aussi, entraîné. Et je jure silence et allégeance à la mort. « L'intérêt des Etats-Unis d'Amérique » est alors mon intérêt.
Je modifie l'intérêt. Et je l'ai tué. J'ai mis fin aux jours d'un homme. Encore, encore. Et cela ne se terminera jamais. Jusqu'à que l'on mette fin aux miens.

Je n'ai pas fini. Il reste un homme. Cet homme. Cet homme va mourir. Je viens de naître, en cette année. Et non pas il y a trente ans.

A la fois victime de mes responsabilités et responsable de ma situation. Il est mort.


Je souffre. Je souris. J'aime souffrir. J'aime sourire. En fait, je suis ici pour cela. La pièce est noire. Froide. Gelée. J'entends de nombreuses personnes marcher. Discuter. Et une pleurer. S'effondrant. S'étranglant. Souffrant. Regrettant. Appréciant. Moi.
Je regrette. Elle, je l'aime. Lui, je l'apprécie. Et tous deux sont ceux qui me tiennent. Contre leur gré. Mais il s'absente. Et elle, je la force à s'absenter. Mes mémoires les plus profondes vont à eux. Ce qu'il en reste.

Il est temps de décider. De décider de pourquoi. Pourquoi lui ? Je lève la tête. Je suis affreusement ébloui par cette lumière. Et je sens cette eau impure qui constitue mon corps couler sur mon visage.

Je sens le défaillance. Je sens la souffrance. Je me suis juré protection. Je me suis juré allégeance. A trois personnes. Deux d'affection. Une de respect. Elles se lient tous. Contre moi. Contre leur gré. Je suis pris d'une influence de sang. Et je crie. Je crie de souffrance. Je me morfond. Je suis lamentable. Je crie. J'appelle à l'aide. Mais je suis seul. Je l'ai toujours voulu. Je les aime. Je l'aime lui. Je l'aime elle. Je l'aime lui. Je n'ai jamais voulu. J'ai toujours rejeté. Pour eux. Pour moi. Pour mon allégeance. Ils ne le savent pas. Mais je leur appartiens. Je pleure. Je crie. Je souffre. Je pense et je regrette. J'aimerai mourir. A mon tour. Cet acte lâche que le suicide. Je m'y refuse. Je m'engage. Jusqu'à la fin. Je m'étrangle.

Agenouillé, face à ces hommes. Impassibles. Ils sont mon reflet. J'ai provoqué la souffrance. Pour mieux apprécier la mienne. J'ai provoqué la souffrance pour le bien. J'ai provoqué la souffrance pour eux. J'ai provoqué la souffrance pour lui, pour elle et pour lui. Ils sont trois. Trois centres. Trois origines. Trois mondes. Mais les mêmes. Un s'abaisse. Je crie. Je souffre. J'hurle. Je meurs. Je me meurs. Et je sens mes larmes sortir plus vite que mon sang. Mes entrailles appellent à l'aide. J'ai refusé d'écouter mon âme. J'ai refusé d'écouter ma conscience. Je n'ai plus de conscience. J'aime souffrir. Et le sang coule moins vite que mes larmes. Et mes larmes coulent plus vite que mon sang.

Cette instance rouge que j'ai tant enviée. Je l'ai enviée à trois personnes. Parce que je les aimes. Parce que je l'aime, elle. Je l'aime, lui. Je l'aime, lui aussi. Je les aimes eux. Et tout cela se justifie. Je souffre de l'amour. Je souffre du sentiment. Je souffre à leur vue. Je souffre de l'interdit. Je souffre de la violence. Et j'aime ça.

Mais je ne suis pas mort. Pas encore. Je ne fais que mourir de mon sentiment et de ma conviction. Je sers. Contre moi-même. Pour le bien. Par le mal. Je pleure et écoute.

« Debout. »

J'exécute. Je ne devrais pas. Je me lève. Je tiens fermement mon bassin. Et d'un cri de rage, la main levée. Elle s'abaisse. D'une violence extrême. Je tombe de nouveau. Et je crie. Intérieurement. L'extérieur ne fait face qu'à un homme désolé. Un homme désolant. Un homme perdu. Un homme qui a perdu. Un homme qui veut perdre. De nouveau. Moi. Je ressens aujourd'hui ce que j'ai fait ressentir. Extrême violence. Extrême douleur. Pour les intérêts nationaux. Pour mes intérêts.
C'est un autre coup que l'on m'assenne. Je reste silencieux. Je me tais. Je ne fais que regarder. Regarder à travers des yeux mouillés. De rage. De colère. De souffrance. De délire. De regrets. Un liquide gelé. De l'eau. Elle vient joindre mon visage. Mes mains ne tiennent que faiblement mon corps. L'autre ne tient que faiblement l'inutilité.

Cette pièce froide. Cette pièce où je suis sujet à ce que j'ai fait ressentir. Elle est aujourd'hui mon lieu de rassemblement. J'y suis et j'y vivrai. Je l'ai promis. S'effacer après l'échec. Ou la réussite. Qu'importe. Pour eux, pour moi. Je crie de nouveau. De l'eau vient de nouveau me remettre en état. Je me lève. Je me redresse. Je laisse tomber mes bras. Je suis droit. La tête droite. Les yeux faibles. Mais le corps fort. Et j'hurle une dernière fois. Je suis sujet à la folie. La folie d'avoir aimé, d'avoir apprécié et d'avoir aidé. Je joins cet uniforme. Il est la représentation de mon combat. Et de celui de tant d'autres. Le combat contre la trahison. Le combat contre le manquement. Le combat contre l'humain. Et moi-même, je combats. Je combats pour ce que je fais : je trahis, je manque, je suis un humain.

« Il vous ira merveilleusement bien. Changez-vous à présent. Elle sera ici très bientôt. A l'heure de votre au revoir. Et cessez de geindre. Vous le saviez. » Cette voix pousse la rage en moi. Cette voix me tends à hurler de nouveau – sans pour autant que je cède. Et cette voix est plus féminine que jamais. Plus insolente que jamais. Plus criante que jamais. Et plus sévère que tout ce dont pourquoi me suis-je battu disparaît.

Je ne tourne qu'à peine la tête avant d'exécuter. Je recule. Deux sont là. Tenant fusils, armes et menaces entre leurs mains. Ils me disciplinent. Et j'obéis. Mon regard ne dévie pas. Mon regard est là. Mon regarde est fixe. Mon regard est trahis. Deux coups retentissent. Le premier me rendra étranglé. Le deuxième me rendra. Je m'appuie à ce mur. Et je tombe. Le coup est violent. Mon bassin est atrophié de ce tir. Je viens d'être exécuté. De nouveau. Je viens d'être exécuté. Encore. Je viens d'être exécuté : pour avoir désobéis. Pour m'être attaché à autrui. Pour avoir suivi mes sentiments à mes intérêts. Pour avoir débordé d'instructions.

« Profitez de votre dernière visite. Ne pleurez pas de votre désespoir et de sa naïveté. Vous les aimiez. Sur deux, il n'en reste qu'un. Souffrez-en. » Cette voix m'abat, et je tombe, la tête contre le sol, à genoux, tendant à pleurer.


Je sens le sol vaguer. Il vague sur cette mer insalubre. Au-dessus ce ciel noir. Noir de honte. Noir de rage. Noir de plaisir et de bonheur. Autour de moi j'écoute. J'écoute les colloques d'hommes menaçants. Dangereux pour la société. Dangereux pour la vie. Dangereux pour ma nation. Dangereux pour mon sang. Couché, contre le sol. C'est la situation la plus désastreuse. Je sens cette vague se brisant sur la coque. Cette vague venant joindre cette eau à mon visage. Le vent tend quant à lui à ouvrir cet édifice à la mort. A s'échouer. Et il accepte volontiers.

Retentit à présent la voix grave d'un homme paniqué. Il vocifère. « En haut ! ». J'entends bien. J'entends la panique sur l'édifice se centraliser. J'assiste impuissant au chaos. Chaos provoqué. Chaos voulu. Chaos souhaité. Ma vie est à présent dans ce chaos. « L'hélico ! ». La panique des autres vaudra mon bien. Voilà mon joker. Voilà mon seul but. Voilà ma survie. Mon échappatoire pour ne pas s'échouer. J'assiste encore une fois à l'impuissance. Mais aussi au bonheur. L'hémoglobine ne cesse de couler. De gicler et de me tâcher. Je lève la tête. Le vent, le silence mais aussi le chaos ne cesse d'être obstrué par de stridents coups de feu. C'est une véritable guerre. C'est une cohue honorifique. Ma nation me protège. Je l'ai protégé.

« Brock. » Un homme est face à moi. Je lève la tête. L'homme en qui la confiance que j'ai lui appartient. Sa main me gifle. « Bouge-toi ! ». Mais je ne peux pas bouger. Je suis coincé. Stupéfait et bloqué. Il me sourit. Il m'incite à monter et à fuir cette prise contre ma personne. Il est venu sauver l'intérêt national. Et il est aussi venu m'aider. Me conserver. Pour la nation. Pour mon sang. Ce sang vient d'ailleurs gicler contre le miens. « Fistch » - Seigneur non. Le corps joyeux de cet individu, dont le but était de me sauver au péril de sa vie, vient de la perdre. La perdre pour moi. Il se joint, contre sa volonté, à moi. Et tombe sur moi. Je viens de perdre celui qui était venu à mon secours. Celui qui venait de sacrifier sa vie pour la mienne.

Le blanc de la lumière intervient. Je suis ébloui. La voix féminine s'écrit « Adan Eiden Brock. Je vous ai posé une question. » dit-elle en me frappant une énième fois ; « qu'avez-vous fait ensuite ? »

« Madame. J'ai utilisé l'arme de l'homme que vous avez envoyé se faire tuer pour récupérer ce que je possédais, en prétextant venir sauver ma personne, un agent de vos services. J'ai tiré sur l'homme venant de l'abattre. Je venais de commettre un meurtre supplémentaire pour sauver les intérêts de la Nation. Et vos intérêts. Vous avez emmené une personne jeune et dévouée à la mort pour récupérer un dossier dont vous ne retrouverez jamais la couleur. »

Je reçois un coup dans le ventre. Et un autre au visage. Je tombe en arrière. Je tombe comme un plongeon. Et je sens ma tête tenir fortement le sol. La lumière disparaît.

Je suis désorganisé. Je suis source à la folie. A l'hystérie. Et pourtant, cela rend la communauté joyeuse. Une communauté naïve. Malgré elle. Je suis mort officiellement. Et plus vivant que jamais officieusement. Je tiens entre mes mains la source de ma vengeance. Je tiens ce qui finira par tordre lui tordre le coup. A cet homme. Agenouillé. Les yeux criant de douleur. De secours. De colère. D'impuissance. Ma seule réponse sera un sourire. Ma seule réponse sera le sentiment de voir en lui. Voir ce qu'a ressenti sa victime. Cette victime que j'aimais tant. Jamais ils n'avaient osé. Osé me voler une partie de moi. Ce que j'ai apprécié. Aimé. Adoré. Protégé. Jamais je n'avais échoué. Échoué à le protéger.

« Cessez de pleurer. » Je me tiens là. Après deux mots. Je dois reprendre le cycle de survie. Inspirer. Expirer. Il sourie. Il sait qui je suis. Grâce à ce défaut. Je le coupe dans sa satisfaction. « Vous rendez vos comptes à présent » A qui ? Il ne le sait pas. Il ne voit que moi. Droit. Heureux. Malheureux. Criant de douleur à l'intérieur. Criant de joie à l'extérieur. La joie de satisfaire l'homme cruel que j'ai été. L'homme cruel que je suis. L'homme cruel qui une fois de plus va agir. Agir pour la justice. Au fond, l'esclave va rendre compte. Rendre compte à la Justice. Je la représente à ma façon. Pour mes intérêts. Pour ce que j'ai éprouvé. Pour ce que j'éprouve encore. Pour le bien communautaire. Pour mon bien-être. Paradoxale que cela est. Moi. Bien-Être. Moi. Justice. Moi. Vengé. Je ne le venge pas lui. Je venge moi-même. Je venge ma douleur. Je venge celui qui me l'a faite éprouver. J'apprécie le frottement de mes doigts contre le métal. Et notamment ce métal collé contre son front. J'aime à le sentir pleurer. J'aime à le sentir souffrir. J'aime à le sentir comme il fut. « Ressentez ce qu'il a ressenti. Ressentez ce que je ressens. » J'inspire et j'expire, encore. « Pleurez. Criez. Souffrez. ». Je détend mon doigt. L'index qui va mettre fin à ses jours. Oui. Je suis satisfait. Je ne suis pas la Justice. Je suis la Justice comme je la vois. Juste. Faire couler le sang implique le rendre. J'étais son gardien. Je garde ce cycle. Prendre. Reprendre. Je m'en charge. Au nom de qui ? De moi-même. De mes intérêts.
A sa surprise. Je tire. L'hémoglobine de ce traître. Cet assassin. Se joint à mon visage. Je suis répugnant. Et je souris. D'une dentition parfaite. Je ressemble au pire des vampires. A l'assassin qu'il a été. Mon sourire devient oral. Je ris. Je suis en train de dire. Et je sens pourtant. Contre ma joue. Venir une larme laver ce sang. Baissant ma main vers sa tête. Déjà au sol. Déjà mort. Déjà ensanglantée. Je tire à quatre reprises. J'espère ne jamais m'arrêter. Merci. A présent, merci.

Je suis.


Dernière édition par Ean Rhett le Lun 24 Juin - 0:25, édité 27 fois

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Message par Serial Braqueur. Lun 8 Oct - 13:37

J'adore le début vraiment pas mal !
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Message par Elliot Carter Lun 8 Oct - 13:42

Sympa, surtout que j'y suis Adan Brock - Why ? 24

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Message par Scotty Huertas Lun 8 Oct - 13:50

La suite Brock la suite .. Depuis le temps que j'attend, je suis en pleine extase devant ton background, et enfin ravi de connaitre l'histoire d'un perso avec qui j'ai pris un plaisir incroyable a jouer, hâte de voir le chapitre me concernant.
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Message par Tyreese Bowman Lun 8 Oct - 18:07

La suite ? Il en est déjà à la fin. Le passé, oui ! C'est énorme, énoooorme !
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Message par Invité Lun 8 Oct - 18:14

Ou bien le début de la fin Smile

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Message par Thomas Foulon Lun 8 Oct - 18:36

Beau début.
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Message par Invité Ven 12 Oct - 19:29

Un évènement du passé d'Adan a été ajouté.

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Message par Tyshawn_Brown Ven 12 Oct - 22:06

Bien joué Wink

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Message par Tyreese Bowman Ven 12 Oct - 22:12

Trop lent ! La suite ! La suite !
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Message par Invité Mer 31 Oct - 16:04

[...] Je m'écroule, je tente de rester les yeux ouverts, en vain.

J'ai l'impression de flotter. Comme si, mon âme et mon corps étaient séparés. Je ne vois rien. J'entends autour de moi deux voix. Je préfère me taire et rester dans ma bulle. Cette bulle m'offrant une plénitude merveilleusement bonne. Alors, je me tais. Les minutes passent. Je n'arrive pas à m'endormir, parce que je ne veux rien savoir. Mon ventre me fait mal. J'avais aussi mal au bassin. Incapable de réagir. Mon estomac s'agite. Et je sens quelque chose couler de mon nez. Quelque chose me force à lever. Moi-même, en fait. Je me tourne à droite. Je n'ose même pas imaginer ce qui venait de sortir de mon ventre. Par la même occasion, j'ai mal au nez. Je me décide à ouvrir les yeux. Les deux hommes sont face à moi. Ils étaient en fait quatre. Seulement, les deux autres étaient à la porte. Une porte métallique. Ils restaient impassibles. Les deux autres hommes, face à moi, me regardent. Ils sourient. Derrière leurs lunettes. Je saigne du nez. Le premier homme, un peu plus grand que le deuxième et plus imposant, lève sa main droite en ma direction et me pousse. Je m'écroule de nouveau sur le lit. Je n'ai plus de force.

« Vous êtes au service de notre intérêt, Monsieur Brock. Vous êtes l'auteur d'un meurtre. Il serait malencontreux de finir en détention, pour cela »

Je reste silencieux.

« Notre intérêt est la loi et le seul respect de la loi. La loi par des méthodes que vous pratiquerez toujours et jamais. Ces méthodes, ce ne sont pas celles que vous avez appris à La Ferme. Elles sont officieuses. Et vous avez été choisi. Ne me demandez pas pourquoi, je ne le sais pas. Vous servirez notre intérêt, celui des États-Unis d'Amérique. Vous êtes le protecteur parmi tant d'autres de notre nation. Vous n'êtes pas un héros. Vous êtes un Homme. »

J'entends cette voix bourdonner. Ma seule réponse fut un long souffle accompagné d'un mot que je n'aurais jamais dû prononcer.

« Compris ». Je ne peux m'empêcher de rétorquer « J'ai mal. ».

J'entends alors deux personnes rires.

« Vous aurez constamment mal à partir de maintenant. Vous vous êtes engagé pour un objectif précis. Cet objectif est composé de plusieurs autres objectifs. Et vous êtes tombé dans un objectif que vous n'auriez peut-être jamais préféré entendre parler. Mais vous ne choisissez pas. Vous ne choisissez plus. Nous choisissons. Maintenant, reposez-vous. Vous partirez. A 5h30. Vous êtes envoyé à Washington. De là-bas, Langley se chargera de vous. Il vous reste 1h30 de sommeil. Il est 4h du matin. Bonne chance, Monsieur Brock. »

Je ne sais pas quoi dire. Je savais bien qu'il fallait que cela arrive. Je me suis engagé là où personne ne veut s'engager. Quel con. La porte claque, je fixe le plafond. Le petit lampadaire au fond à droite de cette salle rectangulaire et froide s'éteint. Je ferme les yeux.

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Message par Dereck Matthews Mer 31 Oct - 21:12

Magnifique.
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Message par Grayson Crews Ven 2 Nov - 13:46

Sympa à lire "violeur 4".
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Message par Tyreese Bowman Ven 2 Nov - 13:50

Menteur t'as pas lu.
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Message par Scotty Huertas Ven 2 Nov - 14:14

Nuuuuuuuuuul I love you
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Message par Invité Ven 2 Nov - 17:39

Amanda |PAUSE| a écrit:Nuuuuuuuuuul I love you

Je ne te permet pas Shocked

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Message par Scotty Huertas Ven 2 Nov - 18:29

Pas besoin de ta permission
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Message par Tyreese Bowman Ven 2 Nov - 18:31

Et puis t'as qu'à pas écrire de la merde Shocked
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Message par Evio Moreno Ven 2 Nov - 21:49

John McGregor a écrit:Et puis t'as qu'à pas écrire de la merde Shocked

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Message par Invité Sam 3 Nov - 12:47

[...] Je ferme les yeux.

Un homme. C'est ce que je vois. Tout ce que je vois. Il me regarde. Il porte des lunettes. Son visage est sombre. On ne distingue pas ses yeux. Il lève d'un geste très vif sa main droite. Il la dirige vers la porte puis y isole son index. Je dois me lever. J'obéis. Je suis dans des habits que je ne connais pas. Une veste, penchant bleu foncé, voire noir. Et un pantalon, lui aussi noir. Je ne distingue pas mes chaussures. L'homme s'avance devant moi. Il me tend quelque chose. Ce sont des lunettes. Interrogatif. Je pose ma main dans la sienne, et je récupère les lunettes que j'ajuste.

« Protéger vos faiblesses. Lire dans vos yeux est d'une simplicité extrême. Alors devenez un mur. Ne les perdez jamais. »

C'est en silence que j'avance. Je passe la porte. Je me retrouve avec l'homme derrière moi, dans la même pièce que j'avais emprunté il y a de cela vingt-quatre heures. En silence, il s'avance. Je le suis. Nous traversons un couloir, les murs sont blancs. Il s'arrête alors face à une porte. La seule de ce côté, à gauche. Elle est aussi blanche. Si je n'y prête pas attention, je ne la remarque pas. Il l'ouvre. Un faisceau lumineux vient traverser mes yeux. Je suis quasiment aveuglé. C'est en réalité la lumière du jour. Trop longtemps, que je ne l'avais pas vu. Je passe le seuil de cette porte. Devant moi, un autre mur. Je suis dans une petite cour. J'entends le bruit d'un moteur. Une camionnette, grise, passe devant moi. L'arrière de cette camionnette s'ouvre. Je suis poussé à l'intérieur.

Les heures s'écoulent. En fait, cela ne fait que quelques minutes, peut-être trente minutes, que je suis dans cette camionnette. J'entends des oiseaux. Probablement dans une forêt. Puis, la camionnette s'arrête. On entend des hommes crier à l'extérieur. On entend deux chiens aboyer, peut-être trois. La camionnette reprends sa route. Nous nous stationnons, il me semble. Le moteur s'éteint. Lorsqu'un homme ouvre la porte arrière, la lumière vient de nouveau déchirer mes yeux. Je sors. Autour de moi se trouvait un long et grand parking. Et autour de ce parking, une forêt. Il n'y avait personne. Si, des hommes avec une casquette noire et un uniforme. Un uniforme noir. Il n'y a aucune inscription. L'homme qui était en réalité le conducteur, me demande sans un mot et indirectement de m'en aller. Il repart. Je suis ainsi emmené par moi-même à l'intérieur du bâtiment se trouvant face à ce même parking.

Je traverse différents dispositifs de sécurité. J'entre alors dans une partie du bâtiment. Une femme s'approche de moi. Elle me regarde. Je la regarde. Elle me sourit. Elle baisse la tête.

« Monsieur Brock. Vous étiez attendu. Vous êtes affecté au service concernant les dangers venant de l'extérieur traversant nos frontières ou bien menaçant de les traverser. Je vous invite alors à me suivre. »

Nous traversons une quinzaine de bureaux, alignés, avec des individus concentrés sur leur écran qui ne prennent même pas la peine de lever les yeux. Cette femme était mon patron. Nous entrons dans une petite pièce. Il y avait différents ordinateurs, des écrans, dont un ressemblait étrangement à un village. Il y ait écrit « Afghanistan. LATI... ». Je suis interpellé.

« Commençons. Un de nos anciens contact russe est en danger. Il est entré sur notre territoire cette nuit à quatre heures. Il loge dans un hôtel luxueux en plein Washington DC. Sa couverture a été compromise alors qu'il était en contact avec un de nos agents. Votre rôle, Monsieur Brock, est d'aller récupérer les informations manquantes. Une fois que vous les aurez, vous ferez en sorte qu'il ne puisse plus rien dire. »

Je reste interrogatif mais conscient. « Avec mes propres mains ? ». La patronne sourit. Elle me regarde l'air amusé.

« C'est cela. Monsieur Brock, vous êtes l'agent de terrain de notre département. Bonne chance. »

Je suis silencieux et fixe les différents écrans entourant cette pièce. Les individus, probablement des bureaucrates, me regardent. Je les fuis du regard. Ils sortent. Je reste figé, sans réagir. La femme s'approche de moi. Elle me dévisage, puis tente de plonger son regard dans le miens. Mes lunettes me protégeaient de ce regard avide de sentiments.

« Vos exploits seront secrets. Vos échecs publiques. Il l'avait dit. ».

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Message par Ray Ven 23 Nov - 22:30

Quel talent !

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Message par Invité Sam 24 Nov - 18:17

[...] « Vos exploits seront secrets. Vos échecs publiques. Il l'avait dit. ».
Il est 14h00. Je pousse la porte se trouvant face à moi. Un homme, vêtu d'un costume rouge, me sourit. Je reste impassible et m'avance. J'emprunte alors l'escalier principal de ce luxueux salon, où sont assis des individus bien habillés, goûtant au fruit d'un champagne. Je me retrouve dans un couloir. Plusieurs portes ornées de différents numéros. Je dois trouver le numéro 54. J'avance. J'emprunte un autre couloir, identique. Le numéro 54 est là. A ma droite. Je pose ma main droite sur la poignée et expire. Je ferme les yeux puis pousse la porte. J'ouvre les yeux et je découvre alors une chambre. Un lit. Un canapé. Sur ce canapé, un homme est couché, il me fixe. Il est étalé en robe de chambre. Je reste silencieux et m'approche à deux mètres de celui-ci. Il se lève brusquement.

« Vous prendrez un verre de champagne, non ?, dit-il en m'apostrophant.
- Je n'en vois pas la nécessité. Faisons ce que nous avons à faire. Maintenant.
- Vous prenez le dessus, enfin, vous essayez. Vous êtes toujours aussi froid à l'agence.
- C'est cela. Le dossier, s'il vous plaît. »

L'homme se dirige vers le lit, puis soulève le coussin. Je l'observe du coin de
l’œil. Je lève la tête vers la fenêtre. L'homme gêne ma vue, il s'approche de moi et me tend le dossier, sans un mot. Je lève ma main droite et l'abaisse vers le dossier. Le silence se brise. Oh... une épaisse giclée rouge s'élance contre moi. L'homme face à moi est poussé en avant. La vitre se brise. Un bruit strident ne cesse de retentir. Je lâche lamentablement l'homme par terre, il chute, raide mort. Il venait d'être abattu de plus de cinq balles. Les balles continuent, ne cessant de pleuvoir. Je suis contre le mur, mais je suis toujours menacé. Les vitres se brisent, les éclats de verre chutent, au sol. Je ferme les yeux. Un vase est transpercé d'une balle et un bout de verre vient s'élancer à deux centimètres de mon oreille. Je crie intérieurement, surpris. Le dossier est là, devant moi, mais impossible de l'atteindre au risque d'être abattu. Je me lève alors vivement et m'élance en
sautant jusqu'à la porte. Je place mes deux mains autour de ma tête.
Plus rien. Quand tout à coup, j'entends un claquement.

Je ne peux plus bouger.

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Message par Invité Dim 25 Nov - 23:05

Vraiment impressionnant ton back-ground.

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Message par Taylor Miller. Dim 25 Nov - 23:07

Impressionnant ton background, bravo.

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Message par Invité Mar 4 Déc - 12:13

[...] Je ne cesse pas de la regarder.

Dix minutes sont écoulées. Je suis dans une pièce. Il fait chaud. Je ne distingue rien. Cette pièce est noire. Je tiens dans ma main gauche une feuille de papier, blanche. C'est ainsi que je dois amadouer l'imbécile qui viendra. Trois minutes s'écoulent. Je reste droit, net. Puis une autre minute. J'entends des pas. Ceux-ci s'approchent de moi. Je me tais et attends. Je ne risque rien. Le pire des cas serait de mourir tué par un explosif. Ces pas proviennent d'une femme. J'en suis sûr. Je sens son souffle. Là, je le sens. Elle possède un parfum que je connais. Je sens se poser sa main droite contre mon épaule. Puis, je distingue quelques mots.

« Je suis désolé, Monsieur Eiden Brock »

Je sens ce souffle froid et ces mots qui viennent me hanter. Je ne réagis pas, je devrai, peut-être. Je suis bloqué sur moi-même et il m'est impossible d'agir. Pourquoi ? Il me suffirait de me retourner, de mettre à terre cette femme et de m'en aller. Mais ce serait faire échec à ma mission. La mission que cette femme m'avait donnée. Ça y est. Je sais qui est dans cette salle. Une minute s'écoule. La lumière s'allume. Elle est allumée par un homme. C'est un Américain. Je ferme les yeux. J'espère qu'il ne parlera pas.

« Le dossier. »

Trop tard. Mon oreille est occupée à présent par un sifflement aiguë. L'analyse de la voix de cet homme venait d'être faite. Je tourne des talons et fait volte-face à ce qui fut le mur se trouvant derrière moi. J'avance d'un pas. A partir de ce sifflement, il ne me reste que soixante dix-huit secondes. J'avance de nouveau. Puis, j'entends un bruit sourd. Je suis figé par ce bruit, surpris. Je me retourne. Je découvre ce qui restera la simple image de mon enfer. L'homme git au sol. Je n'ai pas pris le temps d'analyser ses habits. Je me rends compte que cet homme. Cet homme. Cet homme est un militaire en uniforme. Battant illégal pour les intérêts de mon gouvernement. Je lève les yeux, quittant le cadavre de cet homme abattu d'une balle dans la tête. Je découvre alors une femme. Cette femme. Cette femme est celle qui m'a envoyé ici. Elle me regarde d'un sourire insolent et satisfait. Sa main droite est dirigée vers moi. Sa main droite est armée. Son index est sur la détente. Son arme est dirigée vers ce qui semblerait être mon cœur. Je vois son index pousser la détente. Mais, un bruit sourd vient déranger son opération. J'aperçois d'abord le canon de son arme être lâché et expulsé en avant, puis vient alors le tour de son corps. Une poussée explosive s'approche d'une rapidité extrême, qui pourtant me semble si long. Le temps pour moi s'arrête. Je me retourne et saute. Je saute. Mais je ne sais pas où. Je suis projeté, dans mon élan et à l'aide de cette explosion, loin. Mon seul souvenir est cette image. Mon enfer. Mon engagement. « Tssssssssssssssssschi............ ».

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