Duccio Glantone - Du Néant au Géant.

[Henry Dilworth]

Ca, c’est moi.
J’m’appeles Duccio Glantone, j’ai 24 ans.
J’viens de Chicago et j’débarque à Los Santos. Paraît que c’est l’nouvel Eldorado. Paraît qu’ici, on peut encore trouver du boulot …
Enfin, j’espère qu’on m’a pas menti.

A peine débarqué à l’aéroport, j’vois qu’on me regarde de travers. C’est peut être mon style ? Mon parfum ? Le fait que j’ai la peau matte ?
Au check out, l’hôtesse me dit « vous êtes italiens ? », j’me contente de lui répondre « Si, Siciliano ». Elle me dira d’aller faire un tour sur Delfino. Apparemment, c’est le « Little Italy » d’Los Santos.

Une fois que j’ai récupéré ma caisse au port, j’me rends à l’agence immobilière. J’trouve quasi aucun appart à louer dans mon budget. Puis, j’tombe sur une chambre à louer à Delfino. J’me dis qu’ça vaut peut être le coup d’aller visiter.

Une fois sur place, j’tourne un peu dans le quartier et j’me promène. Ca a l’air sympa, enfin, y a pas grand monde en rue, il fait assez froid ...

J’finis par causer avec un gars, il sort d'un bâtiment et il a l'air d'être du coin. Après une dizaine de minutes de conversation, il me dit « enchanté, moi c’est Stevie ». Il me présente à ces potes qui sont en terasse sur le trottoir d’en face. Un discute, on rigole… Enfin, ils rigolent. Ils me font vite comprendre que Los Santos, c’est pas Chicago. J’comprend tout de suite mieux les regards à l’aéroport … Faut que je change de style !

Quelques minutes plus tard, j’ressors d’un magasin de fringues Low Cost .. j’ai réussi à me trouver une veste de Costard à 50$, un jeans à 30$ et une chemise à 17$. Coût total de l’opération … 97$, il me reste plus que 403$ en poche.  J’en perdrai encore 150 en allant signer le contrat de location de ma chambre.
Faut vraiment que je trouves du boulot !

Le lendemain matin, j’me réveilles à 6h30 … Au programme : Passer le permis et décrocher un contrat.

Le permis, c’est fait. Il me reste désormais à trouver du boulot .. Direction l'ANPE.

A l’ANPE, j’suis bloqué dans une file. Il me faudra une demi heure pour attraper un ticket, comme à la boucherie. Il est noté un numéro dessus. Au bout de trois quarts d’heure d’attente, mon numéro s’affiche sur un tableau. J’ai rendez vous au bureau 236.

Une fois dans le bureau, la fonctionnaire me pose deux trois questions, elle lit mon CV, puis fini par me faire une offre … Je peux être livreur pour une pizzeria ! Youhou !

Une fois arrivé à la pizzeria, je le sens encore plus mal. Y a des mecs bizarre partout dans le quartier, ils me regardent du mauvais œil.

La pizzeria, c’est pas beaucoup mieux. C’est un espèce de resto route dégueulasse, un peu style pizzeria Low Cost.

Une fois le contrat signé, on m’file un uniforme. Il est trop large et il sent la transpiration. J’décide de fermer ma gueule, j’suis pas trop en position pour négocier.

J’passe le reste de ma journée sur mon scooter, allant livrer des pizzas aux quatre coins de la ville.
Ma dernière livraison, c’est sur Delfino. J’ai honte, j’veux pas qu’on me reconnaisse. Heureusement, il fait froid et le jour tombe. Personne n’est dehors à ce moment là !