(WIP) Harvey Reynolds - le flic noir meurt-t-il toujours en premier? (2)

[Robert Hackett]

« Chez n'importe quel homme, il reste toujours une part de gentillesse et de pureté. Ce n'est que quand il a perdu ça qu'il a tout perdu. »

Francis Ford Coppola

La nuit. Les feux avant de la patrouilleuse éclairent faiblement le petit groupe d'ombres qui se profilent sur le trottoir d'en face, ainsi que la masse sombre au milieu de la route. Les collègues venaient de jeter un jeune afro menotté par la portière arrière, au milieu de la Puerta, quartier contrôlé par le terrible gang des Norteños. Mon coeur s'emballe. Je sais que je vais être dépassé par la meute de loups sanguinaires qui s'approchent maintenant de leur proie sans défense. Un des hispaniques s'avance hors du groupe et envoie le côté tranchant d'une pelle dans l'abdomen de la victime qui lâche un grand cri, implorant l'aide de dieu. Il va être trop tard.

Avoir vécu dans le ghetto est un atout redoutable pour un flic californien. C'est mon cas, je suis né dans un appartement au dix-huitième étage de la tour C d'un quartier à logements sociaux. Deux junkies accros au crack ne sont pas une base d'éducation idéale pour une jeune noir et très vite, j'ai préféré sortir et traîner avec les autres marginaux que nous étions en bas de nos bâtiments. J'allais pas vraiment à l'école, on préférait fumer et refaire le monde à longueur de journée, assis sur un muret à regarder le temps passer sur la rame du métro sans jamais pouvoir le rattraper... La sollitude partagée et l'exclusion systématique d'un groupe de personnes rend les liens entre eux plus forts que tout. Je vivais avec mes semblables et j'avais besoin d'eux comme eux avec besoin de moi. On pouvait tous compter les uns sur les autres et si un de nous était dans les ennuis, il savait que tous seraient derrière lui pour l'en sortir. Ce fut le cas un jour d'automne 2002 alors que je venais d'avoir seize ans. Ray était au coin de la rue et on le voyait en train de vendre la came de Pope pendant que nous, on jouait aux cartes sur notre banc en pierre devant le hall. La partie se passait bien pour moi : j'étais en train de me faire sept dollars en trichant avec mon pote Billy. C'était une journée similaire aux autres jusqu'à ce que les flics s'en mêlent. En un instant, Ray s'était retrouvé avec les menottes dans le dos sans qu'on s'en aperçoive, trop absorbé le all-in que je venais de taper sur le sol. On savait quoi faire. Les deux policiers ne nous virent pas arriver, de sorte qu'en un rien de temps nous étions tous sur eux en train de les rouer de coups et Ray était dans une voiture en direction du nord de la ville. Nous étions comparables à un essaims d'abeilles qui prennent d'assault une corniche de maison : trente noirs frustrés se défoulant sur deux pauvres officiers blancs. Je n'étais alors pas encore majeur mais j'avais l'impression de tout savoir sauf qui j'étais vraiment. Je ne pouvais pas passer toute ma vie comme les seizes premières années à subir le temps qui s'écoule sous mes pieds en me narguant. Je n'étais personne, seulement le membre d'une équation vouée à s'effondrer.

Des flashs bleus et rouges. Sans même m'en rendre compte, un instinct justicier m'a porté à l'extérieur de mon véhicule. La férocité des regards braqués sur moi me glace le sang. Je lève le canon de mon arme vers l'amat d'hommes et leur crie de s'écarter. La détermination de ma voix raisonne dans la rue mais ne suffit pas : je dois m'approcher encore.

Les journées passent et se ressemblent. Le seul échappatoire qui persiste est la drogue, une fenêtre ouverte donnant sur l'océan des possibilités. Je ne prenais pas de drogues dures, l'exemple déplorable de mes parents défoncés sur le sol de l'appartement me servait d'enseignement suffisant. Petites barrettes marrons ou touffes mousseuses verdâtres, tels étaient nos moyens de supporter la froideur d'une vie en marge de la société. Les rares fois où j'allais à l'école, je ne me sentais pas comme les autres, j'avais l'impression de quitter l'enveloppe de mon corps et de survoler la classe avec mon esprit. J'étais défoncé. Comment suivre les cours en pensant uniquement à une liberté charnelle qu'on ne peut attendre qu'avec un bang bien chargé? Je perdais beaucoup de poids mais de toute façon, quelle importance.. Je n'en avais déjà aucun dans la société, je me sentais parasite et inutile et forcément, je n'avais pas tord. Les heures quotidiennes où j'avais les idées claires se faisaient de plus en plus rares et j'avais ce sentiment agréable de vivre dans un monde décallé qui me voilait la violente vérité de ma vie. Je n'avais plus rien à perdre puisque je n'avais déjà rien. Alors quoi? La drogue... Loin d'être un fléau pour nous, c'était un moyen de vivre et de survivre. Vivre et survivre. C'est difficile de vivre réellement, enfermé entre les barrières d'un parc à l'ombre d'immenses monstres de béton : une prison à ciel ouvert. Coupables d'être pauvres et noirs, condamnés à l'emprisonnement à vie. La sentence est déjà tombée. Donc, suvivre.

Des cris. Au fur et à mesure que j'avance, le groupe se disperce mais les plus téméraires continuent de faire pleuvoir leurs coups sur le corps sans vie. Tout peut basculer en une seconde. Ils peuvent lancer un signal, tous foncer sur moi et je deviendrai à mon tour la brebis déchiquetée par les loups. Chaque pas sur le bitume me pèse, j'approche de la mort qui me regarde droit dans les yeux avec une barre de fer ensanglantée.



(en cours)

[Invité]

Bon début impatient de voir la suite.

[Invité]

Très bon début ! Bien présenté j'attend la suite.

[Eddy Gomond]

En tout cas je kiff le titre

[Invite2]

Ok le mec il met WIP, t'as cru la vie d'ton personnage c'était un skin ou quoi enculé?

[Arsen Arsenovitch]

Vivement le REL.

[Eddy Gomond]

Ok le mec il met WIP, t'as cru la vie d'ton personnage c'était un skin ou quoi enculé?

MDDRRRRR.

[Robert Hackett]

Ok le mec il met WIP, t'as cru la vie d'ton personnage c'était un skin ou quoi enculé?

Oh fils de pute, WIP = Work In Progress donc ça va aussi pour les backrounds sous-race puisque j'ai même pas terminé le début sale merde.

[Invité]

Ok le mec il met WIP, t'as cru la vie d'ton personnage c'était un skin ou quoi enculé?

Oh fils de pute, WIP = Work In Progress donc ça va aussi pour les backrounds sous-race puisque j'ai même pas terminé le début sale merde.

Très beau début, possible d'avoir ton skype ?

[Benikhov Pavel]

Pas mal j'aime bien

[Invité]

Bien, bien!

[Robert Hackett]

Merci pour les commentaires, je vais surement faire une partie aujourd'hui (en pause étude).

Très beau début, possible d'avoir ton skype ?

> hysteria073

[Dictateur Théo]

Très bon début, de début. :hap:

[Robert Hackett]

Nouvelle partie ajoutée.

[Damian Hencutt]

Superbe craouLL.

[Leland Brancato]

Pas mal, vivement la suite.

[Invité]

Sympa!

[Paulo Colombiani]

Ok le mec il met WIP, t'as cru la vie d'ton personnage c'était un skin ou quoi enculé?

MDRRRRRRRR.

Sympathique le background, sinon.

[Joseph_LaManna]

MDR J'ai même pas vu ton background mec mais le titre m'a fait mourir de rire. Mort dans l'film !

[Barney Campagna]

Ok le mec il met WIP, t'as cru la vie d'ton personnage c'était un skin ou quoi enculé?

MDRRRRRRRR.

Sympathique le background, sinon.

OMG le fils de pute, je suis knock out.

[Robert Hackett]

Vos mères à tous,
Cordialement.

[Damian Hencutt]

T'attire les MILF connard

[John Castaneda]

Wow, très inspirant, j'ai hâte de voir la suite.

[Joseph_LaManna]

Ginger have soul!!!

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